QUBE
QUBE est un jeu indie (indépendant) aux allures de Portal sans verser dans le plagiat ou la médiocrité…
C’est blanc, blanc et carré. Comme les longs couloirs d’un asile de fous (ou un Mac, ce qui correspond plus ou moins à la même chose). Peut-être est-ce le cas, on n’en sait rien (on le sait à la fin, en fait, mais shhh…, pas de spoil.). Comme c’est souvent le cas dans les indies, on est lâché sans aucun scénario et sans aucun dialogue dans le jeu. Ce n’est pas un reproche, au contraire, il y a un certain charme à l’inconnu dans le jeu vidéo, un certain intérêt à découvrir tout seul le jeu à travers les niveaux successifs. En effet, le jeu ne nous donne rien, aucun indice, aucune solution, pas même une indication de contrôles. On suit les couloirs blancs et on arrive dans des salles où il nous faut deviner les règles du jeu, les fonctions des différents cubes de couleur.
Passée la surprise initiale (on ne sait pas si il y a des ennemis, si les murs vont nous écraser…), on finit par comprendre les mécanismes de base du jeu. Comme dans Portal, le gameplay dans son ensemble s’appuie sur un principe simple : on fait bouger des cubes. En fait, il ne s’agit pas à proprement parler de cubes : l’architecture du jeu dans son ensemble est constituée de ce qui semble être des cubes blancs, parsemés de parties colorées sur lesquelles vous pouvez agir : les cubes rouges, par exemple, peuvent être allongés et raccourcis selon votre utilité, les verts peuvent être déplacés par d’autres blocs, les bleus vous propulsent en l’air… C‘est avec l’utilisation de ces blocs, ainsi que d’autres outils mis à votre disposition, par exemple, des boules ou des colorants pour lesdites boules (ça parait un peu tordu dit comme ça mais dans le jeu, ça a du sens), que vous devez résoudre différents puzzles : là encore, on s’approche du principe de Portal.
Comme dans Portal, il y a un véritable effort pour donner au jeu une architecture aussi déroutante qu’utile.
Et en effet, QUBE semble vraiment se placer dans le prolongement direct de la série Portal, à tel point que j’ai été un instant tenté de le qualifier de Portal-like : l’ambiance blanche et immaculée, les passages dans l’envers de ce décors aseptisé, même dans les contrôles, on retrouve du Portal, puisqu’on utilise les deux boutons de la souris pour activer les deux fonctions qui sont à notre disposition. Il ne lui manque que l’humour et le scénario pour que l’on ait du mal à croire que Toxic Games n’a pas développé QUBE dans les locaux de Valve. Il est vrai que la ressemblance est frappante (il y a même une petite référence à la fin). Cependant, on doit admettre que Toxic Games fait un véritable effort, faisant de QUBE un jeu original et non une pâle copie Portal, comme ça aurait pu être le cas.
Ainsi, si le principe est semblable, QUBE est résolument un jeu de puzzle à part entière, qui exploite son principe jusqu’au bout, et de façon à ce qu’il ne soit pas répétitif, ajoutant au cours du jeu de nouvelles façons d’utiliser intelligemment le concept, alternant quelques rares passages de réflexe avec de plus nombreux passages de réflexion. Le jeu se caractérise surtout par le fait que de nouveaux éléments apparaissent à chaque série de niveaux : des boules que l’on peut faire changer de couleur, les cubes spéciaux que l’on peut activer, les morceaux de murs que l’on peut faire tourner… Tout est fait pour éviter que je joueur finisse par se lasser. Et en effet, il ne se lasse pas (la faute aussi à une durée de vie tout de même assez limitée, quelques cinq-six heures, pas plus).
Pari réussi pour Toxic Games de nous réaliser un bon jeu de puzzle après le chef d’œuvre qu’est Portal (1 et 2), sans verser dans le plagiat. Un jeu vivant, malgré la totale absence de scénario, et graphiquement tout à fait respectable, tant en ce qui concerne la qualité de l’image que l’aspect purement esthétique du jeu. Encore un indie qui ne manque pas d’intérêt.