Kirby, la petite boule rose de Nintendo

Grand Theft Auto, Call of Duty, Resident Evil… On ne compte plus le nombre de jeux vidéo violents qui ont envahi notre société. Il y a 20 ans, c’était déjà le cas avec d’autres bombes comme Mortal Kombat. L’univers vidéoludique est rempli de monstres difformes, de brutes sanguinaires, d’effusions de sang et de filles sexy. En bref, un média pour vrais “durs”.

Celui dont je vais parler est aussi un “dur”. Il mange tout sur son passage, ne laissant que désolation derrière lui. Il vole sans pitié les pouvoirs de pauvres innocents qui doivent obéir à un roi cruel visant à conquérir le monde. Certains monstres qu’il a à affronter sont véritablement effrayants et ont causé des cauchemars à un nombre incalculable de joueurs. Cet ersatz de Niko Bellic et Jack Cayman se nomme… Kirby. Oui oui, la petite boule rose avec le sourire béat que vous voyez ci-dessous.Kirby a 20 ans ! C’est le moment de revenir sur une carrière réussie dans un média qui ne lui était pourtant pas destiné.

Aux origines du héros

Souvenez-vous. Dans les années 1980, les jeux vidéo étaient d’une difficulté à la limite du supportable. Malgré son énorme qualité pour l’époque, bien peu de joueurs ont réussi à aller au dernier niveau de Super Mario Bros… Nintendo commence alors à comprendre le potentiel que le jeu vidéo peut développer auprès des plus jeunes, qui sont les plus demandeurs après le fameux krach du milieu des années 1980. Avec des jeux plus courts et plus simples comme Super Mario Land, la compagnie commence en effet à séduire ce public. C’est alors qu’un jeune développeur de 19 ans, Masahiro Sakurai, travaillant dans une filiale de Nintendo, HAL Laboratory (ils créeront plus tard Super Smash Bros.), souhaite inventer un jeu pour enfants. Il dessine alors une boule avec un visage souriant, des bras et des chaussures : un personnage simpliste destiné à l’origine à des tests pour les développeurs de la Game Boy. HAL, à qui le personnage plait beaucoup, décide de le garder pour son jeu “Twinkle Popopo”, nommé d’après le premier nom de ce personnage, Popopo. Pourtant, c’est sous le nom “Hoshi no Kaabii” (Kirby des étoiles) que sort le jeu, et beaucoup de japonais remarquent la consonance très américaine de ce nom !

Que s’est-il passé entretemps ? De nombreuses rumeurs circulent sur l’origine du changement de nom de la boule de chewing-gum rose. Sakurai lui-même ne déclare pas s’en souvenir. Ce qui est sûr, c’est que c’est Nintendo of America qui est intervenu, tout comme quand il a transformé Jumpman en Mario. Popopo n’étant pas un nom très rentable aux States, il a cherché à le remplacer. Une première rumeur pense que Kirby tire son nom de la chaîne d’aspirateurs Kirby Company, ce qui coïncide avec sa capacité à avaler les ennemis.
Mais l’hypothèse la plus intéressante, c’est Mario et la justice qui nous la donnent. Suite au succès inespéré de Donkey Kong, Nintendo a été attaqué en justice par Universal, la grande entreprise cinématographique américaine. L’accusation ? Si Donkey Kong s’est aussi bien vendu, c’est parce que les américains l’ont sans doute confondu avec King Kong : copyright infringement ! De plus, tous les ingrédients sont là : le building, la princesse en détresse, le singe monstrueux… Mais un célèbre avocat de l’époque a prouvé que King Kong était déjà dans le domaine public, suite à un autre procès qu’Universal avait livré auparavant. Cette immense victoire de Nintendo a sans doute contribué à son emprise sur le marché américain. L’avocat en question se nommait John Kirby : NoA aurait repris son nom en remerciement.

Une dernière légende : pourquoi sur la pochette du premier jeu (Kirby’s Dream Land), Kirby apparaît-il blanc ? Cela est dû à une dispute à l’intérieur de Nintendo sur la couleur du marshmallow. Sakurai le pensait rose, Miyamoto (créateur de Mario) le pensait plutôt jaune, un autre blanc, etc… Alors que cette question n’était pas résolue, NoA cherchait un moyen de sortir le jeu. Ce sera sur Game Boy, et les graphismes monochromes affichaient encore du noir et blanc. Kirby était donc blanc dans le jeu, il le sera donc sur la pochette. Ce ne fut que provisoire, car dès le deuxième jeu, il prit sa légendaire couleur rose.


Le premier jeu Kirby, sorti en 1992 sur Game Boy, il y a tout juste 20 ans.

 

20 ans de succès

Archétype du héros kawaii qui a fait le succès des licences japonaises, Kirby est mignon, joyeux, innocent et drôle. Vivant sur la planète Popstar, dans le royaume de Dream Land, il aime manger, jouer, danser… ce qui s’accorde avec sa personnalité assez jeune et enfantine. Qu’il cherche à sauver le monde ou son gâteau (!), il doit battre une multitude d’ennemis plus ou moins hostiles, grâce à sa capacité d’avaler et de prendre les capacités de ses adversaires. Ainsi, en avalant un chevalier, Kirby se dote d’une épée ; avec un Waddle Doo (ennemi avec un oeil géant attaquant avec des éclairs – ah, le Japon ne changera jamais), il charge des ondes électriques. Le feu, l’eau, la glace, la roche : Kirby se transforme en presque tout. Il utilise aux dépens de ses ennemis une foultitude d’objets (bandana pour le transformer en combattant, baguette magique, bombes, marteau, et même parapluie ou… bonnet de nuit) pour multiplier encore plus ses capacités. Il peut même avaler de l’air pour voler. L’une de ses capacités les plus puissantes est sans doute Mike Kirby : il prend un micro et chante, mais il le fait tellement mal que tous les ennemis à l’écran meurent d’un coup !


Transformation en Link terminée !

Une pléiade de personnages apparaissent aux côtés de la boule rose. Le Waddle Dee, le plus commun, peut être considéré comme le Goomba du jeu. Il est tellement populaire qu’il est devenu un personnage jouable dans le dernier jeu de la série (Kirby’s Adventure Wii) ! Le Waddle Doo, dont nous avons déjà parlé, attaque avec son oeil ; Bronto Hurt vole dans le ciel et vous poursuit ; Scarfy est un ennemi plus dangereux et terrifiant qu’on ne le croie ; Sir Kibble vous attaque à l’épée ; et Gordo (Minérisson en français) se déplace dans tout le stage, le rendant très dangereux. Ces personnages apparaissent dans l’ordre ci-dessous.

Outre ces petits ennemis, Kirby rencontre plusieurs antagonistes dans le jeu. L’un des plus appréciés des joueurs est sans doute le roi de Dream Land, DaDiDou (DeDeDe en anglais) ; un pingouin autoproclamé roi, qui vole souvent toute la nourriture de Dream Land et pousse Kirby à la récupérer. Mais il se révèle sympathique et aide parfois Kirby dans ses aventures, ou en le défiant dans des concours de plus gros mangeur.

Le personnage de Meta Knight est également intéressant à plus d’un titre. Personnage étonnamment mature pour la série, il s’est bâti une réputation de redoutable chevalier et commande un vaisseau gigantesque, l’Halberd. Cachant son visage sous un masque et portant une cape qui lui permet de se téléporter à tout moment, il combat ou défend Kirby dans de nombreux jeux. Dans Kirby Super Star (SNES), Meta Knight est tellement dévoué à son âme chevaleresque qu’il n’hésite pas à offrir une épée à Kirby pour leur duel !
D’autres personnages ont marqué les fans : Whispy Woods (le fameux chêne, boss récurrent de la série), Marx, Knuckle Joe, Ribbon, Gooey, les animaux de Dream Land 2 et 3, Nightmare, Magolor, ou encore les terrifiants Zero et 0² et leurs soldats formant la Dark Matter (littéralement, les Slenderman de l’époque !) : il y en a trop pour tous les citer.


Le casting principal de Kirby’s Adventure Wii (Kirby’s Return to Dreamland aux Etats-Unis). De bas en haut : DaDiDou, Waddle Dee, Kirby et Meta Knight. (cliquer pour agrandir)

 

Un gameplay qui se réinvente

Comme tout bon jeu de plateformes qui se respecte, le gameplay de Kirby est simple et intuitif. Même s’il s’est par la suite complexifié avec l’ajout des transformations (et même, dans Kirby The Crystal Shards (N64) ou Kirby Squeak Squad (DS) par des combinaisons de transformations !), le principe des jeux Kirby est le même : avaler des ennemis, les recracher comme projectiles, avaler de l’air pour voler sur le stage, utiliser les transformations à bon escient… Voilà pour le gameplay des jeux classiques.

Pourquoi “classiques” ? Parce que tout comme Donkey Kong, Kirby a aussi connu des jeux où il s’éloigne de son gameplay classique pour expérimenter d’autres types de jeux. Que ce soit pour un jeu de course, de puzzle, de golf ou de flipper (sa forme lui a été beaucoup utile sur ce point…), et si Kirby n’est peut être pas aussi touche-à-tout que Mario, il a expérimenté quelques genres secondaires du jeu. Mais c’est aussi avec des jeux carrément originaux que Kirby s’est démarqué et a pris plus de risques que les autres licences Nintendo. Dans Kirby Canvas Curse (Le Pinceau du Pouvoir) (DS), on ne peut le contrôler qu’au stylet ; dans Kirby’s Epic Yarn (Au Fil de l’Aventure) (Wii), il se transforme en fil de laine et n’a donc plus sa capacité d’avaler (un comble pour les fans !), ce qui conduisit à un changement total de gameplay ; et même dans Kirby Mass Attack récemment sorti sur DS, il se transforme en 10 Kirby que l’on doit contrôler séparément ou ensemble !

Kirby n’a peut être pas eu un changement radical de gameplay qu’ont eu d’autres licences, mais il se démarque en cherchant toujours à surprendre le joueur dans des gameplays originaux tout en gardant pour certains jeux (notamment le dernier sur Wii) l’esprit et le gameplay des premiers jeux.


Les dix Kirby de Mass Attack et le bout de ficelle d’Epic Yarn. Des Kirby originaux qui ont surpris et fait le bonheur des fans (cliquez pour agrandir)

 

Le génie des musiques

S’il y a bien un aspect qui a contribué à ce que les fans continuent à s’émerveiller devant Kirby, c’est bel et bien la musique. Qu’elle soit créée par Jun Ishikawa, Hirokazu Ando ou d’autres compositeurs de renom, elle s’accorde aux graphismes colorés de la licence et a contribué à son succès. Dans certains niveaux, elle est joyeuse et positive. Mais parfois, elle prend un souffle épique insoupçonné dans une licence avec une telle image enfantine. Dans tous les cas, de nombreux thèmes ont contribué à caractériser la série toute entière.

http://www.youtube.com/watch?v=WV9OWajjTA8
http://www.youtube.com/watch?v=Duy7jw4be_U
LE thème signature du jeu : la Kirby Dance. Ce jingle de huit secondes concluant un niveau et accompagné d’une danse de Kirby est passé dans la légende du jeu vidéo. Pour Kirby comme pour les joueurs, elle est sacrée : gare à vous si vous daignez l’interrompre ! Au dessus, la version Kirby’s Dream Land (GB) ; en dessous, la version Kirby’s Return to Dream Land (Wii) (le plus ancien et le plus récent).

http://www.youtube.com/watch?v=OCH6nQYflwY
“Green Greens” est sans doute le thème le plus emblématique de la série ; sa musique entêtante et dynamique accompagne le premier niveau du premier jeu. D’emblée, on sait à quoi on a affaire. (version originale Kirby’s Dream Land (GB))

http://www.youtube.com/watch?v=7loQmAngM94
http://www.youtube.com/watch?v=i1ZFZw_j3k8
Dans le même style, “Butter Building”, alternant un passage volontaire et un autre plus rêveur. Au dessus, la version originale de Kirby’s Adventure (NES). En dessous, un formidable remix au piano dans Kirby’s Epic Yarn (Wii).

http://www.youtube.com/watch?v=FAByWyvuu7s
“Gourmet Race” est l’un des thèmes les plus remixés de la série, que ce soit des remixes officiels ou non officiels. On comprend pourquoi en l’écoutant : un thème simple et facile à retenir, entraînant et qui reste dans la tête… Ne reconnaît-on pas la recette de cuisine des titres qui passent aujourd’hui en boucle à la radio ? (version originale Kirby Super Star (SNES))

http://www.youtube.com/watch?v=qxhQghflIqg
http://www.youtube.com/watch?v=d3gLNomXwlw
Le thème de Meta Knight, un des plus appréciés des fans. Un thème entraînant, poussant à l’attaque. On commence à entrevoir le souffle épique que vont avoir certaines musiques de Kirby par la suite. Au dessus, la version originale de Kirby Super Star (SNES) (sur la vidéo, vous pourrez voir l’Halberd, le vaisseau de Meta Knight) ; en dessous, le remix de Super Smash Bros Brawl (Wii).

http://www.youtube.com/watch?v=BwpLSiplyYc
Il y a quelques jeux dont la plupart des joueurs (à part les fans) ne retiennent que la musique du boss de fin : Kirby The Crystal Shards (N64) est de ceux là. “0²” est un thème noir et désespéré que Kirby n’avait jamais eu jusque là, à l’image du boss cauchemardesque. Sans doute le thème qui a le plus marqué les fans de la série.

http://www.youtube.com/watch?v=qFesrZLSYsM
La musique du dernier niveau et du boss final de Kirby’s Dream Land, “Mt. DeDeDe”, est également très appréciée des fans. Certes, il s’agit d’un loop de trente secondes, mais bien construit et déchaîné. Ses nombreux remixes n’ont jamais réussi à avoir la qualité de l’original, selon les fans. (version originale Kirby’s Dream Land (GB))

http://www.youtube.com/watch?v=iJo0rY8hNpw
En bonus, un thème du dernier jeu, Kirby’s Return to Dream Land (Wii). C’est là qu’on se rend compte que Kirby a emprunté une patte musicale que l’on réservait plutôt à Metroid ou Metal Gear Solid ; ce qui fait un thème excellent et angoissant, à l’image du boss qui arrive.

 

Quelques anecdotes

**Kirby dans Super Smash Bros. Brawl

rouge]SPOILER ALERT ! Ne lisez pas si vous ne voulez pas savoir des éléments cruciaux du mode aventure de Super Smash Bros. Brawl ![/rouge]

Si vous avez joué à Super Smash Bros Brawl, et en particulier à l’Emissaire Subspatial, le mode aventure du jeu, vous avez pu constater que les personnages de la licence Kirby ont à chaque fois un rôle clé dans l’histoire, tandis que d’autres personnages font plus de la figuration qu’autre chose. En effet, Kirby est déjà le premier personnage jouable du jeu (si on le choisit pour combattre Mario, mais sinon, il est jouable dès le deuxième niveau), il détruit d’un coup d’étoile filante le canon subspatial et sauve également seul la moitié des personnages dans l’univers subspatial ; l’autre moitié étant sauvée par… le roi DaDiDou. Ce personnage a également un rôle central ; ayant saisi le complot et le mode d’action de Tabbou, il invente des badges pour éviter la transformation en trophées des personnages par les armes subspatiales. Enfin, Meta Knight est le chef de la rébellion contre les soldats subspatiaux, son vaisseau Halberd a une grande importance dans l’histoire (on le voit dès le début et il le sacrifie face au canon subspatial pour faire fonctionner la diversion de Kirby) et on passe trois niveaux dessus, dont un boss. Cette importance capitale que les personnages de la licence jouent dans l’histoire du mode aventure a été critiquée par certains joueurs, qui relient l’implication de Masahiro Sakurai dans les deux jeux (toutefois, ce dernier argument ne peut pas tenir, car Sakurai avait déjà quitté HAL avant le développement du jeu) ; mais cela n’empêche pas d’autres personnages comme R.O.B. ou Captain Falcon d’avoir un rôle clé dans l’avancement de l’histoire.

[rouge]FIN DES SPOILERS.[/rouge]


Kirby, juste avant d’affronter Mario en duel, au début du mode aventure de Super Smash Bros. Brawl.

**”American Kirby is Hardcore”

C’est une expression inventée par le site TVTropes, relatant une découverte par les joueurs d’un fait insolite qui touche les Kirby récents ainsi que d’autres licences comme Ratchet et Clank : la différence d’expression de Kirby entre les versions japonaises et américaines des boîtes des jeux. En effet, si sur la version japonaise, on a souvent droit à un Kirby joyeux et bondissant qui nous donne l’impression d’un personnage terriblement kawaii, la version américaine nous donne souvent un Kirby aux yeux froncés, plus “hardcore”, parfois même menaçant, qui nous donne l’impression d’un personnage dur à cuire. Comme TVTropes le dit si bien : “This has to do with the fact that the Japanese as a culture are stereotypically obsessed with [fuchia]cuteness[/fuchia], whereas American gamers are similarly stereotypically obsessed with MANLINESS.” Quant aux Européens, ils hésitent entre les deux versions, mais ils ont plus tendance à choisir la version japonaise ; en revanche, ils traduisent horriblement le titre des jeux (franchement… pourquoi avoir traduit Squeak Squad par Les Souris Attaquent ? C’est le meilleur moyen de faire fuir les joueurs…)




Si Kirby Air Ride est l’exemple le plus communément pris pour qualifier le phénomène AKiH, on peut prendre beaucoup d’autres exemples. Sur le dernier jeu, l’Europe a la même boîte que le Japon.

**Quelle pourrait être la carte d’identité de Kirby ?

Deux questions ont longtemps taraudé les fans de la série : quel âge a Kirby, et est-il un garçon ou une fille ? J’avais parlé dans l’article d’un caractère enfantin et qu’il était un garçon ; pourtant, sa voix très aiguë et son apparence peuvent porter à confusion. Dans les manuels de Kirby’s Dream Land (GB) et Kirby Super Star (SNES), il est décrit comme un petit garçon, et dans l’anime Kirby Right Back at Ya!, il en devient presque un bébé par moments. Mais son caractère laisse en effet penser qu’il est plus un garçon qu’une fille (les couvertures américaines ont aussi un peu aidé…)

En ce qui concerne son âge, on prend plus souvent Meta Knight pour le comparer à Kirby. Pourquoi Meta Knight ? Tout d’abord, à cause de sa voix très grave, et par le fait qu’il puisse véritablement parler et non pas pousser des “Poyo” ou des cris simples comme Kirby (Link et Mario ne sont pas loin…).

http://www.splicd.com/74DFMol_WNY/21/47
Voici la voix américaine de Meta Knight dans Super Smash Bros. Brawl, ce qui laisse penser qu’il est un adulte très mature. Dans l’anime Kirby Right Back at Ya!, il a la même voix grave… et un accent espagnol ! (les parties coupées concernent la voix japonaise de Meta Knight)

Pourquoi ainsi s’apitoyer sur la voix de Meta Knight ? Parce que dans Kirby Super Star (SNES), une fois qu’on l’a battu dans un duel à l’épée, son masque tombe… et on découvre derrière un clone de Kirby, sauf qu’il est bleu aux yeux jaunes ! Comparez un Kirby bleu parlant distinctement avec une voix grave avec un Kirby rose faisant plus des cris qu’autre chose avec une voix aiguë… L’âge se devine facilement : Kirby serait donc plutôt jeune. Mais cette révélation de Kirby Super Star ne fait que renforcer le mystère en ce qui concerne la relation qu’entretient Meta Knight avec Kirby.

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A la fin du duel à l’épée, Meta Knight se relève. Il a perdu son masque, mais cela ne se voit qu’un bref instant (Kirby Super Star (SNES)).

 

Un quasi sans faute

Force est de le constater : en un peu plus d’une vingtaine de jeux et un anime de 100 épisodes, Kirby a laissé sa marque dans le monde du jeu vidéo. Sa force, c’est justement le fait qu’il apporte un peu de douceur dans ce monde de brutes qu’est le jeu vidéo. Cette année, est sorti sur Wii pour les 20 ans de Kirby Kirby’s Dream Collection, regroupant 6 jeux marquants de la franchise (Kirby’s Dream Land 1, 2 et 3, Kirby’s Adventure, Kirby Super Star et Kirby The Crystal Shards). Un anniversaire raté d’avance comme le fut celui de Mario, qui ressortait à 40 euros Super Mario All Stars pour son 25ème anniversaire, un jeu qu’on pouvait avoir à 5 euros sur le Wii Shop ? (en même temps, vous me direz qu’il n’y a pas eu de Super Kirby All Stars et que, si ce jeu avait existé, Kirby aurait refait exactement la même erreur que Mario…)

Non, car avec ces 6 jeux, le jeu nous livre un mode challenge et surtout, une histoire complète de Kirby qui est mise en parallèle avec les grands évènements de la double décennie !
Ce jeu anniversaire réussi prouve une chose : contrairement à Mario ou Zelda, victimes de leur succès, Kirby a su rester plus en retrait pour garder un contact plus direct avec les fans. Par exemple, sachant que certains ayant eu entre leurs mains le premier jeu Kirby y jouent encore aujourd’hui, Nintendo a rajouté dans de nombreux Kirby (et dès le premier !) un mode EX (pour extra), bien plus difficile. Et il ne cesse de dévoiler des caméos jusque dans le dernier jeu (certains transformations de Kirby roche ont des formes familières)… Le fan-service est total. On est bien loin d’un Mario à des années-lumières de ses fans et qui a succombé aux sirènes du profit.

Pourquoi un tel succès sur la longue durée ? Tout simple : si vous êtes déprimé, prenez un jeu Kirby et ça part d’un seul coup. Il a également un pouvoir immense de fédération des générations : lorsque, à la PAX Prime, le record du Guinness du plus grand nombre de boules de chewing-gum éclatées en même temps fut battu en l’honneur de Kirby, il y avait autant des jeunes enfants que des adultes de la vingtaine. La série Kirby est un redoutable antidépresseur qui nous permet de voir justement la vie… en rose. Alors, du fond de notre coeur revigoré, nous pouvons souhaiter haut et fort un [joyeux anniversaire à Kirby !


He may be pink, but he’s really dang… oh wait.


  1. Superjumpman dit :

    Cet article est génial ! En tout cas moi j’ai kiffé et j’ai revécu beaucoup de souvenirs haha.
    Un commentaire, quitte à mettre deux versions, l’original et le remix, des meilleurs thèmes musicaux, t’aurais pu nous mettre la musique de la fontaine des rêves de SSBM en complément de “Gourmet race”. Il faut que j’achète la compile des 20 ans…

    1. ASPII dit :

      Haha, de la part d’un fan de Nintendo je n’en attendais pas moins 😉
      J’aurais pu mettre, en effet, le très bon “Fountain of Dreams”, mais j’avais peur de mettre trop de musiques (déjà, “Butter Building” n’était qu’une musique de réserve”, mais le remix d’Epic Yarn m’a convaincu de le mettre quand même). Je verrais si je le mettrais ou pas.
      Pour la compil, bonne chance, elle ne sort pas en Europe… :(

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