Megaupload fermé par le FBI

Encore hier, le site Web Megaupload, l’un des plus grands sites d’hébergement de fichiers en ligne, permettait le partage de millions de fichiers entre internautes. Il y a quelques heures, ce géant du Web a été fermé par les autorités américaines, en plus d’autres services tels que Megavideo, un site de streaming. C’est le FBI qui s’est chargé de la fermeture, en accord avec une mise en accusation par un grand jury des Etats-Unis, comme il l’a annoncé ce jeudi 19 janvier 2012, peu avant la fermeture.

Le fondateur, Kim Dotcom, a été arrêté avec quelques cadres en Nouvelle-Zélande, inculpés pour les motifs suivant : “racket”, “conspiration pour commettre une infraction aux droits d’auteur” et “blanchiment d’argent”. Ils encourent une peine maximale de 20 ans de prison.

En réaction à la fermeture, le groupe désormais bien connu Anonymous, un petit collectif de crackers, a pris pour cible les sites de Universal Music, qui était en procès contre MegaUpload, et de la justice américaine. Ceux-ci ont été mis momentanément hors-ligne par le biais d’une attaque DDoS (Denial of Service Attack, Attaque par Déni de Service).

A l’heure d’une volonté d’encadrement plus stricte du réseau Internet afin de limiter les violations de Copyright, matérialisée par les fantasmes du Congrès américain et son fameux billet “SOPA” (Stop Online Piracy Act), cette fermeture semble sonner le glas d’un réseau Internet libre que nous risquons de ne plus connaître dans quelques années. Il y a encore deux ans, c’étaient des sites de Peer To Peer, au contenu manifestement illégal, tels que Limewire ou ThePirateBay qui étaient fermés. Aujourd’hui, ce sont des sites utilisés à des fins légitimes par des millions d’internautes et par des entreprises (87% des 500 plus grandes entreprises américaines, d’après Kim Dotcom) qui sont mis en péril par une application zélée de la loi.

Si cette fermeture a comme une résonance funeste pour l’avenir du réseau libre, on ne peut en dire autant du piratage : les sites de partage de fichiers ne manquent pas et prennent déjà la relève (la plupart des fichiers populaires piratés utilisent d’ailleurs plusieurs “miroirs” de téléchargement). Seulement, ils sont moins connus et parfois moins scrupuleux en matière de droits d’auteur — MegaUpload supprimait systématiquement tout contenu illégal, au même titre que YouTube. L’éparpillement décentralisé et incontrôlé provoqué par des fermetures de grands sites tels que Megaupload ne fait que favoriser, in fine, le trafic de fichiers illégaux que ce type de mesure vise pourtant à endiguer.

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