Let’s Play a Movie: The Walking Dead, Season One

The Walking Dead, tout le monde en a entendu parler (mais si, cette série où un petit groupe tente de survivre dans un monde envahi par les zombies.) Ce que l’on sait moins, c’est qu’avant la série il y a les comics, et que ces comics ont inspiré un jeu en 5 épisodes. A new day, Long road ahead, Starve for help, Around every corner, No time Left : autant de titres évocateurs pour un ensemble qui, disons le tout de suite, vaut le détour. The Walking Dead, c’est une série, des comics et maintenant un jeu vidéo. A quoi s’attendre ? Réponse ici !

Présentation

C’est un jeu très particulier que nous propose le studio Telltale. Le joueur y incarne Lee Everett qui doit faire face à un monde bouleversé où « mangez-vous les uns les autres » semble être le nouveau mot d’ordre. Même contexte que la série, donc, mais personnages différents. Bof, rien de neuf, l’apocalypse par les zombies, on ne nous la fait plus. Seulement voilà, on parle de The Walking Dead, donc il est hors de question que le joueur n’ait qu’à descendre des walkers Désignation affectueuse des zombies dans TWD. en économisant ses munitions. Non, le jeu est plus… Prenant.

Telltale le fait bien comprendre au début de chaque épisode: ce jeu s’adapte aux choix que l’on fait, du premier épisode au dernier, et hors de question de la jouer solo. C’est ainsi qu’après une dizaine de minutes de jeu, avant d’intégrer un groupe de survivants, on rencontre la petite Clementine, 8 ans, seule dans une ville infestée de walkers. Commence alors une relation qui sera en fait le fil rouge de l’histoire, car Clémentine devient rapidement notre préoccupation principale, celle qui orientera toutes nos décisions. Clementine, c’est ce qui nous pousse à privilégier le dialogue à la violence, la conciliation à la rancune, dans un contexte où les relations au sein du groupe sont d’une importance capitale. Des amitiés se nouent, des haines se forgent… Le tout, donc, en fonction de notre comportement.

 

Comment ça se joue?

 

Le gameplay alterne scènes de point’n’click, cinématiques interactives ou l’on décide de nos réponses et QTE. Aucune difficulté particulière, puisque les QTE se résument à massacrer la même touche pendant un temps variable et qu’aucun problème (type « comment sortir de cette salle ? ») ne nécessite plus de quelques minutes d’investigation.

Mais ce n’est pas le gameplay, très secondaire finalement, qui fait la force de ce jeu: c’est l’immersion. Ce jeu, c’est un film dont on est l’acteur. D’abord en choisissant la direction prise par les dialogues, mais surtout en faisant face à des choix de plus en plus difficiles, car si au début du jeu chaque personnage nous est plutôt indifférent, à la fin les choses ne sont plus les mêmes. On peut donc haïr quelqu’un mais être forcé de coopérer avec lui pour le bien être de Clementine, puis décider délibérément d’abandonner cette même personne à une mort atroce, sans autre raison que notre haine.


Un motel désaffecté au cœur de la forêt, quel endroit rêvé pour trouver refuge !

Impossible de rester en bons termes avec tout le monde puisque chaque choix vous obligera à prendre parti. Si au début on peut rester neutre, par la suite cette option disparaît sans même que l’on s’en rende compte, et vous pouvez être sûr que les personnes que vous avez blessées s’en souviendront. Lee peut ainsi être alternativement négociateur, violent, pessimiste, encourageant… Cela ne dépend que de vous.

 

Et sinon, c’est bien?

 

S’il fallait pointer du doigt les défauts de ce jeu, on pourrait souligner une synchronisation labiale perfectible et une fin très ouverte qui pourra en décevoir plus d’un. On pourrait aussi remarquer qu’il n’y a que cinq ou six décisions vraiment marquantes par épisode, ce qu’il faut cependant mettre en parallèle avec la durée de vie de chaque opus. Un épisode dure en effet entre 2 et 4h (mais, rappelons-le, il y en a cinq).


Oui, il y aura du sang, des boyaux et des têtes qui volent.

Personnellement, je pensais pouvoir jouer sans tenir compte de la morale ou des autres personnages, simplement en assurant la survie de Clémentine et la mienne. Ah ah ah. Il faut le reconnaître, The Walking Dead est redoutablement efficace, et sans même m’en rendre compte je me suis attaché à certains membres de notre groupe (et je l’ai réalisé quand ils sont morts sans que je m’y attende). Dans ce jeu, garder la tête hors de l’eau est tout simplement impossible. On finit par se laisser emporter vers le fond en laissant le scénario décider de notre futur, et au fur et à mesure des épisodes, celui-ci est de plus en plus sombre. Et le pire, c’est peut-être que Clémentine n’est pas épargnée par les évènements.

L’espoir de nous en sortir sains et saufs s’estompe au fil des pertes, des découvertes particulièrement macabres ou de nos interactions avec les autres survivants. Ce qui est impressionnant, c’est d’observer l’évolution du comportement de chaque personnage face à un monde où tout semble perdu… The Walking Dead montre ainsi une nature humaine parfois détestable, parfois noble, souvent dérangeante, qui ne vous laissera pas indifférent.

 • Esthétique

Son : B. Les musiques sont rares et plutôt répétitives, mais elles collent bien avec l’atmosphère pesante du jeu.
Graphismes : B. Si les graphismes “cartoon” ne sont pas magnifiques, ils rendent très bien dans The Walking Dead.
Ambiance : A. On n’y adhère pas immédiatement mais au final, c’est une réussite incontestable.

• Gameplay

Difficulté : C. Concrètement, le joueur n’a qu’a se laisser porter par l’histoire et les QTE ne sont là que pour la forme (mais A pour la difficulté de certains choix).
Type de jeu et rendement : B. Le système point’n clic/QTE suffit au bon déroulement du jeu mais n’apporte rien de plus.
Durée de vie : C. Un épisode sera fini en une soirée et recommencer le jeu après l’avoir fini n’apporte pas grand chose, tout comme on ne regarde pas un film deux fois de suite.

 • Créativité

Scénario : A++. Un scénario de haute volée, toujours surprenant, qui se démarque complètement de la série tout en gardant les éléments qui en ont fait le succès.
Type de jeu et mécanismes : B. Cela n’a pas vraiment de sens puisqu’on n’attend pas de ce jeu qu’il innove sur ce sujet.