Jeux vidéo et politique (1/2) : la censure

Les jeux vidéo n’ont à l’origine qu’une vocation ludique. Ils ne sont là ni pour raconter, ni pour critiquer le monde. D’ailleurs la plupart d’entre eux ont pour cadre un univers fictif. Dans cette première partie nous regarderons de plus près quelques exemples récents qui tendent à montrer que cela risque de changer.
Les jeux vidéo n’ont à l’origine qu’une vocation ludique. On joue pour se distraire, passer un bon moment. Mais en revenant sur certains éléments d’actualité, il est clair que le jeu vidéo peut également véhiculer un message politique. Zoom sur deux exemples récents.

Battlefield 3, un outil de propagande occidental?

Le 25 octobre sortait le très bon Battlefield 3, qui s’est depuis écoulé à plusieurs millions d’exemplaire. La campagne solo proposait une mise en scène de l’attaque de Téhéran, avec bombardement et prise de l’aéroport. L’idée n’a pas plu au gouvernement iranien, qui a interdit le jeu sur son territoire, bien qu’il puisse être trouvé en version pirate. Une pétition de jeunes Iraniens a aussitôt été mise en ligne contre le dernier né de la série, y voyant un outil de propagande. Ce que dénoncent les Iraniens, c’est le but implicite du hit : normaliser dans les esprits l’idée d’une invasion de l’Iran. En période de fortes tensions avec l’Occident, Battlefield 3 serait un outil de propagande visant à préparer les esprits à la guerre.


Téhéran de nuit dans Battlefield 3. Un des rares moyens pour un occidental de visiter la ville!

Il est vrai que combattre des iraniens enfermés dans le rôle de terroristes ne doit pas avoir un impact neutre sur la psyché des jeunes Américains. Mais de là à y voir une manipulation volontaire… Surtout que le solo n’est qu’une initiation dans le titre axé sur le multi-joueur, et que l’attaque de Téhéran n’en constitue qu’une petite partie, expliquée par l’infiltration terroriste du système politique. Un scénario qui se veut donc tout de même fictif.

 

Des précédents tout aussi marquants

Mais la censure de jeux vidéo n’a pas été inaugurée par l’Iran. Déjà les Etats-Unis avaient interdit la vente sur les bases militaires d’une autre célèbre licence d’EA : Medal of Honor. La possibilité d’incarner un taliban dans une des missions avait fortement déplu à l’Etat Major.

On se souviendra aussi du passage de Call of Duty : Blacks Ops, prenant pour cadre historique la guerre froide, dans lequel le joueur a pour mission d’assassiner Fidel Castro. Le jeu avait été condamné par les autorités cubaines. Le journal Cuba Debate avait titré “Ce que les Etats-Unis n’ont pas réussi à faire en 50 ans, ils essaient maintenant de le faire virtuellement”.


Castro est aussi un personnage jouable dans le mode zombie, sur la carte du Pentagone. Castro-Kennedy, un duo qui poutre du zombie!