Le projet Ouya
Ouya, c’est le pari fou d’une entreprise américaine, avec à sa tête Julia Uhrman. Le projet a très vite enthousiasmé la communauté internet, dans la mesure où celui-ci a recueilli près de quatre fois plus que la somme nécessaire à son lancement, via le site web “Kickstarter”. Les préventes se comptent aujourd’hui en centaines de millier, ce qui assure à l’initiative une pérennité certaine.Loin d’être une astucieuse combinaison entre le “Oui” français et le “Ja” allemand, Ouya est un projet d’élaboration de console de salon afin de permettre une nouvelle approche du jeu vidéo sur console.
La “révolution” Ouya
Dans le principe, la console de jeu Ouya se veut entièrement ouverte, un peu à la manière d’un logiciel libre mais matérialisé. Ainsi, les “bidouillages” sont bienvenus et même encouragés par l’équipe de conception, qui veut en faire un outil interactif et extrêmement maléable. Cette console se trouvera donc à mi-chemin entre la tablette tactile et la console dite de salon; dans la mesure où elle offrira d’immenses possibilités aux développeurs, couplées avec un confort de jeu apprécié des joueurs.
Le principe fondamental de cette console reste cependant le rapport qu’elle aura à ses jeux. Utilisant Android, la plate-forme sera par conséquent ouverte aux modifications des développeurs, ce qui devrait permettre :
-# Une ouverture à tous les développeurs, qu’ils aient les moyens d’investir ou non. Il faut savoir que dans le système actuel, il est de rigueur pour un développeur d’acheter très cher une licence afin de pouvoir exporter son jeu sur une console, ce qui fait instantanément le tri entre les sponsorisés et les autres. Avec Ouya, tous les développeurs sont sur un pied d’égalité, et peuvent exporter leurs produits gratuitement.
-# Un coût de la console et des jeux grandement diminué. Tout d’abord, la console ne coûtera que $99 (comptez $20 de plus pour une seconde manette), mais en plus, les concepteurs d’Ouya ont aposé une seule condition aux développeurs s’exportant sur Ouya : qu’ils rendent leur jeu disponible en Free To Play, sous forme de démo ou autre, un peu à la manière de Crossfire ou encore de League of Legends. On appelle ça également des “Shareware”, c’est-à-dire des jeux qui comportent une version d’essai gratuite limitée, et des “Freeware”, c’est-à-dire des jeux totalement gratuits.
**Gros plan sur la manette
Personnellement, je trouve que la manette est de loin le principal attrait de cette console. Malgré son aspect classique, elle est en effet équipée d’un espace tactile dédié, afin de mieux s’adapter aux jeux provenants des tablettes. Pour $20, avouez que “le jeu en vaut la chandelle”.
Des esprits libres nous proposent donc une nouvelle façon de penser l’industrie des jeux vidéo sur console, alors que Nintendo enregistre actuellement des chutes record. Rendez-vous en mars 2013, lors du lancement annoncé de la console, pour voir si un autre monde virtuel est possible.
Un doute plane : une console imaginaire ?
N’oublions néanmoins pas que la console n’existe pas encore, et qu’il n’y a aucune garantie qu’elle soit en vente à la date indiquée, et au prix indiqué. En effet, Ouya se fonde sur Kickstarter, un site qui permet aux particuliers de participer financièrement à des projets créatifs. Des projets, car effectivement, Ouya n’existe pas encore, et la compagnie n’a pas encore clairement négocié avec les entreprises qui seront nécessaire à la production massive de la console.
C’est ce qu’observe cet article de PCmag, qui explique les difficultés qu’ont déjà rencontré des entreprises de hardware subventionnées via Kickstarter. Une entreprise avait par exemple promis des tablettes tactiles à 199$, à l’époque où l’iPad était hors de prix. Le jour de sa sortie, qui a pris plus longtemps que prévu, la tablette coûtait 500$ et était de mauvaise qualité, en raison des conditions imposées par les assembleurs et par les vendeurs de composantes.
Le concept Ouya est donc certes attrayant, mais ne crions pas victoire trop tôt. C’est un projet qu’il faut activement observer, et qui, nous l’espérons, verra le jour sans ruiner les espoirs de ses investisseurs… et les nôtres.